Les années 1980 évoquent sans doute pour vous les coiffures excentriques, les jeans moulants et la musique new-wave. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’elles ont été le début d’une période de déflation qui a fait le bonheur de nombreuses personnes ayant investi dans les obligations.
Trente ans plus tard, les coiffures excentriques, les jeans moulants et la musique expérimentale sont toujours à la mode, mais l’augmentation des taux d’intérêt et les signes avant-coureurs d’un environnement inflationniste ont sonné le glas de l’époque où les obligations étaient considérées comme un moyen de stimuler les rendements.
Comment les obligations sont-elles perçues aujourd’hui et ont-elles toujours leur place dans votre portefeuille ?
Un nouveau rôle
Pour résumer, quand les taux d’intérêt augmentent, les prix des obligations baissent. La raison ? Les investisseurs ne veulent pas payer pour une obligation dont le taux d’intérêt est faible ; ce qui, ultimement, a pour effet d’en réduire la valeur.
Au début des années 1980, les rendements obligataires ont commencé à décliner face à la perspective d’un ralentissement de l’inflation. Les investisseurs ont alors pu profiter à la fois d’un revenu courant élevé et d’importants gains en capital dans un contexte de faible volatilité – une tendance qui s’est maintenue pendant plusieurs décennies.
Mais, avec la remontée des taux d’intérêt, les prix des titres à revenu fixe sont en baisse, ce qui a pour effet de changer leur rôle dans votre portefeuille.
« Désormais, ils serviront surtout à créer plus de diversité, explique Les Grober, vice-président principal et responsable de la répartition de l’actif au Groupe Investors. L’une des principales raisons qui incitent les investisseurs à conserver des obligations dans leur portefeuille est la corrélation entre leur prix et celui des actions qui sont toujours inversés. »
Puisque les obligations et les actions évoluent généralement dans des directions opposées, ces titres à revenu fixe permettent de diversifier les portefeuilles et de réduire leur volatilité.
Puisque les obligations et les actions évoluent généralement dans des directions opposées, ces titres à revenu fixe permettent de diversifier les portefeuilles et de réduire leur volatilité.
« Les obligations possèdent toujours une valeur refuge, affirme M. Grober. Elles ont pour fonction de préserver le capital, d’accroître la diversification et d’atténuer la volatilité d’un portefeuille. Leur rôle est bien différent de celui qu’elles avaient par le passé. »
L’importance de la diversification
Steve Rogers, stratège en placements de la Société de gestion d’investissement Groupe Investors, insiste sur l’importance de ce type de diversification.
« Il est toujours souhaitable d’avoir un faible niveau de corrélation entre les composantes d’un portefeuille, soutient-il. L’idéal c’est de combiner les actifs de manière à améliorer les rendements, mais sans accroître le risque. »
Un nouvel état d’esprit
Certains investisseurs ont du mal à changer la perception qu’ils ont des titres à revenu fixe qui servaient auparavant à stimuler les rendements et qui diversifient désormais les portefeuilles. Il importe toutefois de choisir ses placements en fonction de cette nouvelle réalité.
« Nous sommes vraisemblablement sur le point d’entrer dans une période inflationniste, conclut M. Grober. Nous ne savons pas quelle forme elle prendra ni comment elle se concrétisera, mais il est clair que nous n’avons plus l’épée de Damoclès de la déflation qui pendait au-dessus de nos têtes depuis la crise financière. »
Savoir quel rôle occupent désormais les obligations dans votre portefeuille est un bon départ. Votre conseiller financier vous aidera à faire les bons choix.