Bientôt, les passagers aériens devront subir un test de dépistage de la COVID-19 à leur arrivée et passer jusqu'à trois jours sous supervision dans un hôtel désigné, ce qui pourrait leur coûter plus de 2000 $.
Je ne vais pas payer 2000 $ par personne pour trois nuits. C'est ridicule, a déclaré Claudine Durand, 50 ans, de Montréal, qui passe l'hiver en Floride.
Certains d'entre eux tentent de trouver des solutions, soit en prolongeant leur séjour, soit en essayant de rentrer chez eux en toute hâte avant que toutes les nouvelles dispositions n'entrent en vigueur.
C’est le cas de Joe Lynn, de Milton, en Ontario. Sa femme et lui avaient prévu de rester dans leur appartement loué à Barra de Navidad, une petite ville de la côte ouest du Mexique, jusqu'à la fin mars. Mais un jour après avoir appris les prochaines règles de voyage, ils ont réservé un vol de retour pour mercredi.
Pour M. Lynn, l'urgence de la situation est renforcée par la perspective d'une diminution des vols. Sous l'impulsion du gouvernement fédéral, les principales compagnies aériennes canadiennes ont annulé toutes leurs liaisons vers le Mexique et les Caraïbes.
Cette mesure est entrée en vigueur dimanche et le restera au moins jusqu'au 30 avril.
Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé vendredi que les transporteurs aériens devaient organiser le retour au pays de leurs clients, qui étaient déjà partis vers les destinations soleil avant cette annonce.
À leur retour, ils seront soumis à un test de dépistage obligatoire à leur arrivée à l'aéroport et devront rester dans un hôtel supervisé, à leurs frais, en attendant le résultat.
Cela pourrait se faire aussitôt que jeudi prochain, a indiqué le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, dans une entrevue diffusée dimanche à CBC. Je ne peux pas vous dire si c'est vraiment à ce moment exact que ça va débuter, mais j'inviterais les gens à être prêts.
Le gouvernement fédéral n'avait proposé qu'un vague calendrier vendredi, déclarant que cette nouvelle mesure serait appliquée dès que possible, dans les semaines à venir.
Bien qu'il ait réussi à réserver un vol de retour avec une compagnie aérienne mexicaine, M. Lynn ne sait donc pas quand la règle entrera en vigueur.
Mais M. Lynn estime qu'il est injuste d'imposer ces règles aux voyageurs qui ont quitté le pays avant qu'elles ne soient annoncées. Il soutient que l'obligation de séjourner à l'hôtel ne devrait s'appliquer qu'aux personnes qui choisissent de voyager à
Rester plus longtemps
Tous les hivernants ne se précipitent pas chez eux. Certains prévoient plutôt de prolonger leur séjour au soleil, dans l'espoir que les nouvelles règles de voyage soient levées d'ici leur retour au Canada.
Le courtier en assurance voyage Martin Firestone a déclaré que la majorité de ses clients snowbirds qui se sont rendus dans la Sunbelt américaine cet hiver l'ont contacté pour prolonger leur assurance médicale afin de pouvoir rester plus longtemps là-bas.
C’est en tout cas ce choix qu’a fait Claudine Durand, qui passe l'hiver avec son mari à Fort Lauderdale, en Floride. Ils sont arrivés en décembre et ont fait passer la frontière à leur véhicule récréatif, avec l'intention de le ramener chez eux à la fin mars.
À ce stade, on ne sait pas encore si le gouvernement fédéral imposera également un séjour à l'hôtel aux voyageurs entrant au Canada par voie terrestre.
Mais si c'est le cas, Mme Durand et son mari resteront en Floride aussi longtemps qu'ils le pourront, dans l'espoir d'éviter les frais d'hôtel, a-t-elle indiqué.
Deux mille dollars par personne dans une chambre d'hôtel? Je paierai ça pour rester en Floride un mois de plus, a-t-elle lancé.
Derek Houghton, d'Ottawa, a un plan similaire. Sa femme Susan et lui doivent rentrer chez eux en mars pour des rendez-vous médicaux, puis retourner dans leur maison d'hiver à Sarasota, en Floride.
Mais maintenant que le couple doit faire face à un séjour forcé à l'hôtel au retour, il a décidé de rester en Floride pour l'instant.
C'est une trop grosse colline à gravir, a déclaré M. Houghton, qui devrait rentrer chez lui pour de bon en avril. Mais si la règle de l'hôtel est toujours en vigueur d'ici là, il pourrait prolonger son voyage d'un mois.
C'est comme être enfermé au paradis pendant un mois de plus, a-t-il déclaré.
M. Houghton a ajouté qu'il espérait que les sévères restrictions de voyage du Canada seraient levées plus tôt pour quelqu'un comme lui, qui a déjà reçu le vaccin contre la COVID-19 en Floride.
Actuellement, les voyageurs qui ont été vaccinés à l'étranger sont toujours soumis aux règles de quarantaine du Canada.
Plus de 21 000 personnes sont enregistrées au Service d’inscription des Canadiens à l’étranger dans les pays concernés par la nouvelle interdiction de vol.
L’inscription au service étant volontaire, il ne s’agit pas d’un tableau complet du nombre de Canadiens à l’étranger ni d’une indication du nombre de Canadiens à l’étranger qui souhaitent y rester ou en partir, a toutefois souligné Affaires mondiales Canada.
Les Canadiens concernés devraient contacter leur compagnie aérienne ou leur voyagiste pour savoir si cette suspension perturbera leurs projets de voyage, a aussi recommandé le gouvernement fédéral. Pour le moment, le gouvernement du Canada ne prévoit pas faciliter d’autres vols pour rapatrier des Canadiens.
Avec les informations de CBC