La semaine sur les marchés –
14 juin 2024

La Fed maintient ses taux, mais les marchés ne bronchent pas vraiment

• La Réserve fédérale américaine maintient ses taux et indique qu’il y aura moins de réductions en 2024.
• L’indice des prix à la consommation montre un ralentissement généralisé de l’inflation.
• Tensions tarifaires : L’UE suit les États-Unis en imposant de nouveaux droits de douane sur les véhicules électriques et d’autres marchandises chinoises.

La Réserve fédérale américaine (la Fed) a décidé de laisser ses taux inchangés, ce qui était largement anticipé. Toutefois, son graphique à points (qui suit les prévisions de taux des responsables de la Fed) indique maintenant une seule baisse de taux en 2024, comparativement aux trois prévues en mars. Cela contraste aussi avec les deux baisses attendues l’année prochaine par les marchés monétaires et les analystes. Il est intéressant de noter que quatre décideurs de la Fed ne prévoient aucune baisse en 2024, que sept en prévoient une seule et que huit en anticipent deux. Cette divergence a suscité une réaction notable du marché, les actions, les obligations, l’or et les cryptomonnaies ayant d’abord bondi à la suite de la baisse de l’indice des prix à la consommation (IPC), avant de reculer quelque peu devant la fermeté de la Fed.  

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a souligné que les prévisions de la Fed n’avaient rien d’immuable et qu’elles pouvaient être revues. Il a fait part de sa prudence en matière d’inflation, en supposant que les chiffres seraient bons mais pas excellents, et s’est dit optimiste quant aux dernières données sur l’inflation, en espérant que cela se poursuive. Le rapport sur l’inflation a en effet montré un ralentissement, l’IPC de base n’augmentant que de 0,2 % d’un mois sur l’autre (soit moins que les 0,3 % attendus). En glissement annuel, l’IPC de base a augmenté de 3,4 %, ce qui est légèrement inférieur aux prévisions. Les mesures de l’IPC global ont également été faibles, avec une augmentation annuelle de 3,3 %. Fait surprenant, la baisse significative des tarifs aériens et la diminution des prix de l’assurance automobile ont contribué à ce ralentissement. 

Ces deux nouvelles ont entraîné une baisse des taux obligataires mercredi, puis une autre baisse jeudi. En effet, la vente aux enchères par le Trésor américain de 22 milliards de dollars d’obligations à 30 ans a été un franc succès. Le taux de 4,403 % a été le plus bas depuis mars, ce qui a déclenché une nouvelle série d’achats d’obligations et poussé les taux à 10 ans à un creux de 4,22 % en cours de séance. Il s’agit du plus bas taux depuis la fin de mars, et d’une baisse substantielle par rapport au sommet de 4,7 % atteint à la fin d’avril. On vous rappelle que dans le cas présent, une baisse est une bonne nouvelle. 

Sur le plan international, les tensions tarifaires se sont intensifiées lorsque l’Union européenne (UE) a suivi l’exemple du président américain Joe Biden en imposant de nouveaux droits de douane sur les véhicules électriques (VE) chinois et d’autres marchandises. L’UE a annoncé des droits supplémentaires allant de 17 % à 38 % sur les VE chinois importés, qui entreront en vigueur au début du mois prochain. Ces droits s’ajoutent aux droits de douane existants de 10 %, ce qui pourrait porter les droits de douane sur certains véhicules à 48 %. Il semble que nous sommes sur le point d’entrer dans une nouvelle ère de guerres commerciales et de droits de douane qui auront un impact sur le sentiment du marché et créeront de l’incertitude.

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