Une entente commerciale bien reçue par les marchés
Les marchés ont applaudi lorsque le président Trump a annoncé un nouveau cadre commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni, qu’il qualifiait de « percée ». L’entente maintient les droits de douane universels de 10 %. Trump a déclaré que ce nouveau cadre apporterait « des milliards de dollars » en nouvelles occasions pour les agriculteurs américains, en prenant comme exemples les exportations de bœuf et d’éthanol. Le premier ministre britannique, Keir Starmer, a confirmé que le cadre permettrait aux fabricants automobiles britanniques d’expédier 100 000 véhicules aux États-Unis avec des droits de douane réduits, et a annoncé qu’une grande compagnie aérienne britannique procéderait à un achat de 10 milliards de dollars auprès de Boeing. Les marchés n’ont pas tardé à réagir : le S&P 500 a affiché jusqu’à 1,4 % de hausse, l’indice de volatilité CBOE est tombé à 21 et les opérateurs ont retrouvé le goût du risque après des semaines d’incertitude.
Pendant que les droits de douane faisaient les manchettes, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a maintenu ses taux dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %, comme prévu. Elle est cependant devenue nettement plus prudente dans son discours. Elle a reconnu que « les risques pour les deux volets de son mandat ont augmenté », en mentionnant l’inflation, le chômage et l’incertitude économique. La déclaration portait notamment sur les conséquences de la volatilité des flux commerciaux sur le produit intérieur brut du premier trimestre, et laissait entendre que les fluctuations des exportations nettes provoquées par les droits de douane compliquaient la tâche des décideurs. Pour l’instant, la Fed maintient sa position, mais le marché considère que cela ne peut durer. Les opérateurs intègrent maintenant trois baisses de taux d’ici la fin de l’année, contre deux avant la dernière réunion du Federal Open Market Committee de la Réserve fédérale.
De l’autre côté de l’Atlantique, la Banque d’Angleterre a procédé à une réduction de 25 points de base (un quart de point de pourcentage), pour abaisser son taux de référence à 4,25 %. Cependant, la décision était tout sauf unanime : cinq membres ont soutenu la réduction d’un quart de point, deux voulaient une augmentation, et deux ont voté pour le statu quo. Pour l’instant, la banque reste sur la voie de l’assouplissement mesuré. Nous parlons rarement des interventions de la Banque d’Angleterre, mais quelque chose a attiré notre attention dans sa déclaration cette semaine. La banque croit maintenant que l’inflation sera inférieure de 0,2 % au cours des deux prochaines années, malgré les droits de douane. Les droits de douane, qui sont une forme de taxe, entraînent généralement des augmentations de prix immédiates, ce qui les rend inflationnistes à court terme. Cependant, au fil du temps, alors que les prix élevés érodent le pouvoir d’achat des consommateurs et freinent la demande, les droits de douane peuvent avoir un effet déflationniste sur l’économie dans son ensemble.
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