La semaine sur les marchés –
16 février 2024

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L’économie et la bourse sont deux choses différentes

 

  • Le rapport sur l’IPC américain de janvier a secoué les marchés, impactant les actions, les obligations et le dollar américain, car il a modifié les attentes concernant la politique de la Fed.
  • Une coquille dans les résultats de Lyft a brièvement fait grimper son action de 60 %, ce qui montre à quel point la négociation automatisée peut réagir de manière disproportionnée aux erreurs.
  • Bien que le Japon soit entré en récession, l’indice Nikkei reste solide, ce qui montre que les marchés boursiers peuvent prospérer même lorsque l’économie ne va pas aussi bien.

Cette semaine, le monde financier a évolué en montagnes russes. Tout a commencé par le dernier rapport sur l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois de janvier aux États-Unis, qui a provoqué une onde de choc sur les marchés. Les données allaient au-delà de ce que beaucoup attendaient, ce qui a entraîné un changement radical des attentes à l’égard de la Réserve fédérale américaine (la Fed). En conséquence, les actions et les obligations ont été malmenées et la valeur du dollar s’est envolée. Les petites capitalisations de l’indice Russell 2000 ont été les plus touchées par les ventes, surtout parce que nombre de ces entreprises ont besoin de taux d’intérêt plus bas pour être en mesure de refinancer leurs dettes. Les grands indices comme le NASDAQ et le S&P 500 n’ont pas non plus été épargnés, bien qu’ils aient réussi à récupérer une partie de leurs pertes en fin de journée.

La réaction des marchés monétaires ne s’est pas fait attendre : la probabilité d’une baisse des taux de la Fed en mars s’est évaporée et les prévisions pour le reste de l’année ont également été revues à la baisse. Fait intéressant, le président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué lors d’une réunion avec le Congrès américain que les données de l’IPC étaient conformes à leurs prévisions, laissant entendre que le prochain rapport sur les dépenses de consommation personnelle serait la prochaine pièce du puzzle. Cette déclaration apaisante, associée à une remontée du secteur de la technologie, a permis aux marchés boursiers américains de rebondir, apaisant quelque peu la panique initiale.

Le rapport sur les ventes au détail pour le mois de janvier a ensuite fait état d’une baisse de 0,8 %, ce qui contraste fortement avec les chiffres de décembre, qui étaient largement supérieurs aux attentes. Cette baisse n’était pas vraiment inattendue, compte tenu de l’augmentation des dépenses pendant les fêtes de fin d’année, mais elle n’a certainement pas contribué à égayer l’ambiance. Le mois de janvier est le mois pour payer ses factures, et non pour dépenser.

Un incident bizarre concernant les actions de Lyft a permis de s’amuser un peu au milieu de la tourmente. Après avoir publié ses résultats du quatrième trimestre, qui étaient corrects mais pas spectaculaires, l’action a inexplicablement grimpé de 60 % et gagné des milliards de dollars en valeur dans les échanges après les heures de bourse, avant de retomber lorsque l’on a découvert une coquille dans le document relatif aux résultats. Cette coquille surestimait massivement les projections de marge bénéficiaire de l’entreprise pour l’année suivante. Le chiffre réel était de 0,5 %, alors que la déclaration indiquait 5 %! N’importe quel être humain aurait repéré et ignoré la coquille, mais hélas les humains sont une relique dans le monde de la finance. Cela montre que les systèmes de négociation automatisés peuvent parfois se tromper de manière spectaculaire.

Enfin, un coup d’œil au Japon nous rappelle que le marché boursier et l’économie n’évoluent pas toujours au même rythme. Malgré l’entrée en récession de l’économie japonaise, l’indice Nikkei s’est remarquablement bien comporté, se rapprochant de ses records historiques atteints en 1989. Ce découplage est un exemple fascinant de la manière dont les marchés peuvent rester solides même en période de ralentissement économique, ce qui complique encore le tango entre les indicateurs économiques, les politiques des banques centrales et la dynamique des marchés. Une récession ne signifie pas nécessairement que votre portefeuille va s’effondrer, c’est le principal enseignement à en tirer.

Écoutez le balado de cette semaine pour d’autres réflexions.

Valeur des titres à la clôture hebdomadaire des marchés – Semaine terminée le 16 février 2024

(à 16 h HE*)

INDICES BOURSIERS
Niveau Variation 1 semaine DDA 1 an 5 ans
      CAD CAD CAD CAD
S&P/TSX 21 244,01 258,91 1,23 % 1,36 % 3,09 % 6,05 %
S&P 500 5 005,87 -16,59 -0,12 % 6,75 % 22,64 % 12,93 %
DJIA 38 627,47 -44,22 0,10 % 4,29 % 14,88 % 8,73 %
FTSE 100 7 711,71 139,13 1,81 % 0,32 % 1,31 % 1,18 %
CAC 40 7 768,18 120,66 1,70 % 2,30 % 6,70 % 7,93 %
DAX 17 117,44 190,94 1,25 % 1,51 % 11,49 % 8,04 %
Nikkei 38 487,24 1 589,82 3,90 % 9,89 % 24,17 % 6,64 %
Hang Seng 16 339,96 593,38 3,97 % -2,63 % -21,71 % -9,76 %
DEVISES
CAD Variation
1 semaine DDA 1 an 5 ans
USD 1,3487 0,0029 0,22 % 1,76 % 0,22 % 0,36 %
Euro 1,4533 0,0018 0,12 % -0,66 % 1,17 % -0,58 %
Yen 0,0090 0,0000 -0,40 % -4,45 % -10,64 % -5,62 %
BONS DU TRÉSOR CANADIENS Taux Variation PRODUITS DE BASE USD Variation
3 mois 4,96 0,08 Pétrole 79,14 $ 2,64 $
5 ans 3,67 0,02 Or 2 012,55 $ -12,76 $
10 ans 3,59 0,05 Gaz naturel 1,61 $ -0,24 $
TAUX PRÉFÉRENTIEL CANADIEN
7,20 %