Ni les turbulences politiques ni la hausse de l’inflation n’ont réussi à freiner les marchés
Les marchés européens ont continué sur leur lancée. L’indice Stoxx Europe 600 (qui représente 600 entreprises de 17 pays européens) a enregistré un nouveau record, les espoirs de pourparlers de paix en Ukraine ayant fait baisser les prix de l’énergie. Les actions du Royaume-Uni ont tiré de l’arrière, la probabilité de réductions de taux d’intérêt ayant diminué après l’annonce d’un produit intérieur brut (PIB) supérieur aux prévisions. Les résultats décevants publiés par Unilever, British American Tobacco et Barclays ont également pesé sur l’indice. Toutefois, outre-Manche, Nestlé a enregistré son plus gros gain intrajournalier depuis 2009 (+6,5 %) après un excellent quatrième trimestre, et Siemens a grimpé de 7,3 %, grâce à une hausse de la demande pour ses produits d’automatisation industrielle. L’humeur est excellente en Europe, malgré la possibilité de tensions commerciales. L’indice Euro Stoxx 50 (qui comprend les 50 plus grosses entreprises européennes) affiche une progression de plus de 10 % depuis le début de l’année.
Aux États-Unis, l’inflation continue de poser problème; l’indice des prix à la consommation est plus élevé que prévu, en hausse de 0,5 % sur 1 mois. Bien que la Réserve fédérale américaine ait indiqué qu’elle n’ajuste pas la politique monétaire après un ou deux mauvais résultats mensuels, il s’agit d’une septième hausse mensuelle d’affilée. Le président de la Fed, Jerome Powell, a admis que le chiffre de janvier a dépassé la plupart des prévisions. Sa conclusion? « On approche, mais nous n’en sommes pas encore là. » Traduction : aux États-Unis, les taux d’intérêt resteront élevés encore quelque temps. Les marchés ont d’abord fait un plongeon, puis, comme à leur habitude, les « dip buyers » (ceux et celles qui achètent quand les prix sont bas) ont remis le Nasdaq sur les rails, tandis que l’or regagnait le terrain perdu pour clôturer en hausse. Ce marché est très difficile à plomber; il semblerait que même les guerres commerciales et la hausse de l’inflation n’y parviennent pas.
De son côté, le président Trump a confirmé avoir eu sa première discussion officielle avec le président russe depuis son retour à la Maison-Blanche, révélant que les deux dirigeants ont évoqué des pourparlers de paix en Ukraine. Bien qu’aucune entente formelle n’ait été conclue, les marchés se sont empressés de réagir. Le prix du pétrole a baissé, les marchés espérant une diminution du risque d’approvisionnement, et les obligations de l’Ukraine ont grimpé en flèche pour enregistrer les plus forts gains du segment des titres de créance des marchés émergents. Les actions européennes ont elles aussi bien réagi à la nouvelle.
Malgré toute cette incertitude politique, les tensions mondiales et les craintes au sujet des taux d’intérêt, les marchés ont connu un début d’année exceptionnel. Les marchés boursiers ont dépassé les prévisions au Canada, au Brésil, aux États-Unis et en Europe. Même le secteur technologique chinois, très malmené, a fait une belle remontée. Malgré toute cette agitation, les actifs risqués ont trouvé le moyen de progresser.
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