Une semaine marquée par la politique monétaire et de nouveaux droits de douane
Le procès-verbal de la dernière réunion du Federal Open Market Committee de la Réserve fédérale américaine (la Fed), à la mi-juin, vient corroborer ce que nous soupçonnions déjà : les décideurs étaient divisés à propos de la marche à suivre. La plupart escomptaient toujours quelques réductions de taux cette année, mais sans réelle conviction. Certains voulaient agir dès juillet, alors que d’autres n’y voyaient aucune raison d’intervenir. Et à propos de quoi étaient-ils divisés exactement? Les droits de douane. On s’entendait pour dire qu’ils feraient grimper les prix, mais on était moins certain de la durée ou de l’ampleur de ces hausses de prix. Pour l’instant, le président de la Fed, Jerome Powell, maintient son approche attentiste.
Malgré cette incertitude, les marchés ont continué de grimper depuis la dernière réunion de la Fed en s’appuyant sur des données macroéconomiques affaiblies, parce qu’après tout, « les mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles ». Deux réductions sont prévues en 2025, mais pas en juillet. Le pétrole a nettement reculé à la faveur d’un allégement des tensions au Moyen-Orient, et les données objectives et subjectives sont en deçà des prévisions. Le ralentissement attendu de la croissance est un thème qui revient souvent dans le procès-verbal de la Fed. Il reste à voir si elle agira bientôt à cet égard.
La dernière salve d’« ajustements » tarifaires du président Donald Trump a pris la forme de lettres envoyées à des pays comme les Philippines et la Moldova, assorties de pourcentages qui n’ont guère impressionné les opérateurs. L’Union européenne est toujours en mode négociation et chercherait ainsi à éviter la fameuse lettre tant redoutée. Cela étant, les marchés ont réussi à faire la part des choses. Le « TACO trade » (Trump always chickens out, ou Trump se dégonfle toujours) est toujours au goût du jour. Il semble donc que les marchés ne se laissent plus autant effrayer par les grands titres.
Delta Air Lines a surpris les marchés en revoyant à la hausse ses prévisions pour l’ensemble de l’année. Le transporteur aérien manifeste ainsi sa confiance à l’égard de la demande de voyages en cette dernière moitié de l’année. Les chiffres ont dépassé de peu les prévisions de revenus et de bénéfices, le fret contrebalançant le transport de passagers, qui a été plus faible que prévu. Les facteurs de charge et les autres facteurs de performance ont légèrement baissé, mais ce sont les nouvelles prévisions, et non les résultats du deuxième trimestre, qui ont fait remonter l’action.
Delta, en faisant preuve d’audace, a entraîné dans son sillage des homologues comme United, American et même JetBlue. Après un premier semestre léthargique pour les titres des compagnies aériennes, les investisseurs ont enfin trouvé un thème porteur. Pour un secteur habitué aux turbulences (sans vouloir faire de jeu de mots), c’est le moins que l’on puisse dire.
À venir
La semaine prochaine, c’est le début de notre période préférée du trimestre : la publication des résultats. Surveillez ce qui intéressera les investisseurs cet été : les résultats incertains du deuxième trimestre et les prévisions pour le reste de l’année.
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