La Banque du Canada a réduit ses taux en raison des droits de douane, et l’or a battu un nouveau record
La Banque du Canada (BdC) a réduit ses taux comme prévu, mais ce n’était pas une décision de politique ordinaire. Contrairement aux décisions passées, qui étaient déterminées par l’inflation ou la situation économique, la dernière intervention était une réaction directe aux dernières salves tarifaires du président Trump. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a constaté la résilience surprenante de l’économie et du marché du travail au Canada, et a laissé entendre que sans l’incertitude tarifaire, la banque centrale aurait envisagé le statu quo. La BdC est à présent obligée d’agir de manière défensive, en expliquant que d’autres baisses de taux sont possibles tant et aussi longtemps que les droits de douane sont maintenus. Autrement dit, plus la guerre commerciale dure, plus il faudra baisser les taux pour absorber le choc. Quant au dollar canadien, sa stabilité est précaire : aux États-Unis, tout indice de pression inflationniste attribuable aux droits de douane pourrait inciter la Réserve fédérale américaine (la Fed) à maintenir ses taux, ce qui pousserait le huard à la baisse. La BdC doit donc jongler avec le risque d’inflation et le choc tarifaire, et pour l’instant, c’est ce dernier qui l’emporte.
La semaine a encore une fois été difficile pour les actions, étant donné que les menaces tarifaires du président Trump se sont étendues au-delà des métaux et de l’automobile. La dernière en date est un droit de douane de 200 % sur les alcools européens, en représailles directes à la pénalité de 50 % imposée par l’Union européenne sur le whiskey américain. Les titres du secteur de la consommation discrétionnaire et des entreprises de communication ont été les plus malmenés. Vous souvenez-vous de la séquence record de 20 jours de gains pour Meta? Or, les pressions de vente cette semaine ont complètement effacé les gains engrangés par cette société depuis le début de l’année. L’indice S&P 500 est officiellement entré en territoire de correction, après avoir reculé de 10 % par rapport à son sommet. Les chasseurs d’aubaines sont restés en touche, et le S&P 500 en est à sa quinzième séance de suite sans gain consécutif, ce qui ne s’est pas vu depuis plusieurs années.
Mais pendant que les actions étaient à la peine, l’or faisait bande à part. Compte tenu de l’incertitude et de la position attentiste de la Fed, les opérateurs se sont rués vers l’or et lui ont fait franchir un nouveau record historique. Tant et aussi longtemps que l’incertitude sur le plan des politiques et que les risques commerciaux resteront d’actualité, la fuite vers la sécurité devrait continuer.
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