Une semaine où les faits font foi de tout
Commençons par les mauvaises nouvelles (bien qu’elles ne soient pas si mauvaises) : le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis pour le premier trimestre a baissé de 0,3 %, ce qui constitue un premier recul depuis le début de 2022. Mais en décortiquant les éléments, on constate que le portrait est beaucoup moins sombre que ce que les principaux chiffres laissent entendre. La consommation personnelle est restée forte, contribuant à hauteur de 1,2 % à la croissance, et la demande n’a manifestement pas chuté. Ce recul était presque entièrement attribuable à la balance commerciale. Pourquoi? Les importations ont fortement augmenté (environ la moitié étant liées à l’or), pendant que les entreprises se dépêchaient de faire leurs achats avant les hausses prévues des droits de douane. Exclusion faite de cette distorsion, on obtiendrait plutôt un PIB inchangé ou une légère augmentation. Le marché a fortement réagi au départ, mais a récupéré tout ce qu’il avait perdu au cours de la journée.
Toujours dans le thème des données macroéconomiques, la divergence des données subjectives et des données réelles s’est maintenue. Les enquêtes régionales et les indicateurs de confiance de la Réserve fédérale américaine (la Fed) ont continué de se détériorer, mais en ce qui concerne l’activité réelle, le ralentissement est moins grave. L’indice des directeurs d’achat (PMI) du secteur manufacturier de S&P Global a fléchi à 50,2, tandis que celui de l’Institute for Supply Management (ISM) a glissé à 48,7. Si vous nous avez déjà entendus parler d’économie, vous savez que nous affectionnons les données PMI. Le résultat de 48,7 de ce mois-ci peut sembler faible, mais si l’on se fie aux tendances historiques, il se traduirait par une croissance du PIB annualisée de 1,8 %, selon l’ISM. Durant ce cycle qui n’a rien d’ordinaire, il existe toujours un fossé entre la confiance et les comportements réels. Autrement dit, la correspondance n’est pas parfaite entre ce que les gens disent et ce que les gens font.
Les géants de la techno ont volé la vedette cette semaine. Malgré les aléas macroéconomiques, les dépenses en immobilisations liées à l’IA commencent à transparaître dans les chiffres. Microsoft, Meta et Alphabet ont toutes affiché de solides bénéfices, non seulement en raison de l’engouement pour l’IA, mais aussi grâce à une véritable croissance des ventes et une meilleure gestion des dépenses. Ces résultats sont arrivés à point nommé pour un secteur sous pression depuis le début de l’année, les Sept Magnifiques ayant évolué dans une fourchette comprise entre zéro et -20 %. Si cette vigueur se maintient, nous pourrions assister à un retour vers les entreprises technologiques à grande capitalisation et à un retrait des valeurs refuges, surtout si le contexte macroéconomique se stabilise.
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