Si vous avez une maison, un conjoint et de jeunes enfants, ou n’importe quelle combinaison de ces trois éléments, vous détenez sans doute une assurance-vie pour protéger votre famille dans l’éventualité où vous ne pourriez plus subvenir à ses besoins.
« C’est ce qu’on appelle une stratégie de remplacement de revenu, indique Sheryl Troup, directrice de la planification fiscale et successorale à IG Gestion de patrimoine. Si vous mourez, vous pourrez ainsi être assuré que vos factures seront payées et que vos enfants poursuivront leur scolarité. »
Vous n’êtes pas trop vieux pour être assuré. Bien des gens prennent une assurance-vie après 50 ans pour des raisons différentes de celles qui les avaient poussés à le faire plus jeune.
Au fil des prochaines décennies, vous rembourserez votre prêt hypothécaire, vos enfants grandiront et l’épargne-retraite prendra graduellement de l’importance dans vos considérations. Si vous avez souscrit à une assurance-vie temporaire, qui expire après un certain nombre d’années, sans doute ne prendrez-vous pas la peine de la renouveler, trop heureux de ne pas avoir eu à l’utiliser.
Cela dit, vous n’êtes pas trop vieux pour être assuré. Bien des gens prennent une assurance-vie après 50 ans pour des raisons différentes de celles qui les avaient poussés à le faire plus jeune. Certains souscrivent à une police pour simplifier leur planification successorale, remarque Mike Thomas, vice-président de la distribution d’assurances à IG Gestion de patrimoine, bien que la plupart des baby-boomers ne pensent pas à l’utiliser de cette façon. « Bien souvent, c’est un conseiller qui leur en fait la suggestion », ajoute-t-il.
Voici quelques raisons de miser sur une assurance-vie pour vos vieux jours.
Couvrez les droits de succession
Si vous prévoyez léguer un héritage important à vos enfants, comme un chalet ou des actions dans l’entreprise familiale, ceux-ci pourraient recevoir une facture fiscale salée à votre décès. Par exemple, si votre résidence secondaire s’est appréciée d’un million de dollars et que vous vous situez dans la tranche d’imposition de 50 %, ils devront possiblement débourser plus de 250 000 $ de gain en capital, prévient Sheryl Troup. Pour payer l’Agence de revenu du Canada, votre exécuteur testamentaire devra peut-être mettre la propriété en vente ou puiser autrement dans l’héritage.
Pour éviter une telle situation, songez à souscrire à une assurance-vie permanente. À votre décès, votre succession recevra une indemnité non imposable qui pourra lui servir à payer la facture fiscale liée à votre héritage. « C’est une manière de financer l’impôt à moindre coût », soutient Mike Thomas.
Partagez l’héritage en parts égales
La plupart des gens préfèrent que leurs enfants reçoivent une portion égale du patrimoine. Mais, dans bien des cas, cette division ne se fait pas aussi facilement qu’on le souhaiterait. Peut-être qu’un de vos successeurs dirige l’entreprise familiale et que l’autre souhaite hériter de votre maison. Ou encore, vous vous êtes remarié et vous craignez que votre conjoint donne involontairement moins d’argent à vos enfants que ce à quoi ils ont droit.
Pour parvenir à un partage plus équitable, désignez un enfant qui aurait besoin d’aide financière comme bénéficiaire de votre assurance-vie ou laissez des instructions spécifiques sur la manière de distribuer les fonds. « Vous laisserez quelque chose à vos successeurs, même si ce n’est pas exactement de la même valeur », note Sheryl Troup.
Faites un don pour une bonne cause
Si vous êtes touché par la mission d’un organisme de bienfaisance, vous pouvez lui léguer de l’argent en l’incluant dans votre testament. Une autre option serait de souscrire à une assurance-vie permanente et de le désigner comme bénéficiaire. Puisque la police est susceptible de prendre de la valeur avec le temps, plus vous vivrez vieux, plus le don que vous ferez sera important. Une fois l’argent versé à cet organisme, le reste de l’héritage pourra être simplement divisé entre vos successeurs.
Autre avantage : une fois que l’organisme de bienfaisance aura reçu votre don, il remettra un reçu fiscal pour la somme versée, indique Sheryl Troup. Ce reçu permettra de réduire le montant d’impôt que devra payer votre famille à votre décès. (Si vous cédez votre police à un organisme, vous pouvez également décider de recevoir des reçus annuels de votre vivant, tout en continuant à payer des primes. Faites appel à un conseiller qui vous aidera à choisir la meilleure formule.)
Accumulez du capital
Si vous avez suffisamment d’argent pour votre retraite et désirez en mettre de côté pour la prochaine génération, vous pouvez utiliser votre police comme stratégie d’investissement. Dans ce cas, vous voudrez sans doute opter pour une assurance-vie avec participation, qui contient une part de placements permettant de faire fructifier votre argent à l’abri de l’impôt, aussi longtemps que vous n’en retirez pas les fonds, explique Sheryl Troup.
Votre succession devra payer de l’impôt sur vos placements réguliers, alors que les bénéfices obtenus grâce à votre assurance-vie seront libres d’impôt à votre décès. « Transférer une partie de votre actif dans votre police est un moyen de réduire la facture fiscale », assure la spécialiste.
Ne tardez pas
Souscrire à une assurance plus tard dans sa vie représente de multiples avantages pour la succession et la famille, mais il existe toutefois un bémol : vous devez être admissible et risquez de payer des primes potentiellement élevées. Si vous êtes encore relativement jeune et en forme, cela ne devrait pas être un problème, mais plus vous vieillirez et aurez des problèmes de santé, plus il sera difficile d’y avoir droit et d’obtenir des primes abordables.
Les assurances étant complexes, mieux vaut faire appel à un conseiller pour évaluer vos besoins, trouver le produit qui vous convient et faire les bons calculs. Idéalement, souscrivez à une assurance-vie le plus tôt possible. « Dites-vous qu’il est difficile de trouver une assurance-habitation lorsque votre maison est en feu. Et s’il n’y a pas d’âge pour se munir d’une police, plus tôt vous le ferez, mieux ce sera », conclut Mike Thomas.