Les banques centrales réduisent leurs taux sur fond de bénéfices mitigés
La Banque du Canada (BdC) a réduit son taux directeur d’un autre quart de point de pourcentage pour le porter à 2,25 %, soit le plus bas niveau depuis le milieu de l’année 2022. Le message se voulait rassurant, mais le sous-entendu était sans équivoque : le choc tarifaire américain est une contrainte structurelle, et la politique monétaire ne peut qu’atténuer le problème, mais pas le régler. Les attentes de croissance ont nettement été revues à la baisse, de sorte que le produit intérieur brut canadien devrait maintenant terminer 2026 avec un résultat 1,5 % inférieur aux prévisions de la BdC en janvier. La possibilité d’une autre baisse de taux en décembre a reculé de 40 % à 10 %. L’inflation de base se maintient à près de 3 %, mais cela semble davantage l’effet des coûts de production que d’une surchauffe de l’économie. Les investissements sont léthargiques, les exportations sont sous pression et la consommation ralentit. À 2,25 %, le taux d’intérêt est déjà au bas de la fourchette neutre, ce qui signifie que la BdC s’approche du seuil de soutien, sans le dire trop fort. Si la croissance ralentit encore, la position « à peu près correcte » de la BdC ne tiendra plus. La BdC reste évasive pour le moment, mais la question d’une autre baisse de taux pourrait se poser à nouveau si les données le justifient.
La Réserve fédérale américaine (la Fed) a également retranché un quart de point de pourcentage, ce qui ramène sa fourchette de taux d’intérêt à 3,75 %-4 %, et confirmé que le resserrement quantitatif (politique visant à réduire son bilan pour contrer l’inflation) prendrait fin le 1er décembre. Cette décision met fin à plusieurs semaines de resserrement des marchés de financement et de réduction des réserves. À la Fed, la réduction de taux a été décidée par un vote de 10 à 2. L’un des membres du conseil de la Fed, Stephen Miran, souhaitait une baisse d’un demi-point de pourcentage pour accélérer la gestion des risques. Un autre membre de la Fed, Jeffrey Schmid, préférait le statu quo, ce qui a surpris vu son soutien à une baisse de taux en septembre. La Fed a déclaré que l’activité économique était « en expansion à un rythme modéré », tout en reconnaissant un ralentissement des créations d’emplois et une faible hausse de l’inflation. Les marchés n’ont pas bronché.
Parmi les principales annonces de résultats cette semaine, on note celle d’Alphabet (Google), qui a dépassé les attentes et profité de l’engouement pour l’infonuagique. L’action de Meta (Facebook) a baissé quand l’entreprise a annoncé qu’elle devait augmenter substantiellement ses dépenses et qu’elle abordait l’avenir avec prudence. Les résultats de Microsoft étaient corrects dans l’ensemble, avec une croissance soutenue du côté d’Azure (sa plateforme infonuagique), mais les attentes ont tout de même été déçues et l’action a fini par reculer. Un premier appel public à l’épargne d’OpenAI se profile à l’horizon, si l’on en croit le chef de la direction d’OpenAI, Sam Altman. Le prospectus serait déposé à la fin de 2026, pour une entrée en bourse en 2027, avec une valorisation annoncée dans les treize chiffres, rien de moins.
Les données macroéconomiques ne sont toujours pas publiées étant donné la fermeture de l’administration publique américaine, mais en cette saison des bénéfices, le marché a besoin d’une croissance vigoureuse pour justifier les gains engrangés jusqu’ici.
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