La semaine sur les marchés –
20 septembre 2024

Réaction mitigée des marchés à la baisse de taux de la Réserve fédérale américaine

• Les marchés ont fini par apprécier la baisse surprise de 50 points de la Fed.
• Les opérateurs s’attendent à d’autres baisses tout en demeurant persuadés d’éviter la récession.
• La Fed met davantage l’accent sur le chômage.

La Réserve fédérale américaine (la Fed) a surpris en réduisant ses taux d’intérêt de 50 points de base plutôt que de 25 points. Même si la baisse de taux était probable à 70 % avant que la décision soit prise, beaucoup ont quand même été pris de court. Ce qui a davantage surpris les marchés, cependant, c’est la réaction du marché obligataire, qui a vu des taux à long terme augmenter plutôt que diminuer. Pour la Fed, il s’agit de la baisse de taux la plus importante depuis les débuts de la pandémie, mais la réaction des marchés a été mitigée. Les gains initiaux des actions se sont estompés, tandis que les titres du Trésor, les obligations de sociétés et les produits de base ont peu bougé. Les investisseurs se sont ensuite ravisés : les contrats à terme sur les actions américaines ont battu des records, et des gains ont été enregistrés en Europe et en Asie. L’or est encore venu près de battre son record historique, et le cuivre a atteint son cours le plus élevé en deux mois, entraînant ainsi les métaux de base dans son sillage. Cette évolution laisse supposer que l’activité de reflation (lorsqu’on constate une certaine inflation dans l’économie et que le prix des actifs change en conséquence) revient lentement. 

Le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné que la baisse devait atténuer le risque d’un ralentissement économique important, mais il s’est bien gardé de s’engager à réduire les taux encore davantage. Fait intéressant, la gouverneure de la Fed Michelle Bowman a voté contre la baisse de 50 points, lui préférant une baisse de 25 points; il s’agit de la première dissidence de ce genre chez les responsables de la Fed depuis 2005. 

Cette décision renforce la conviction que l’économie américaine pourra éviter la récession. Un sondage Bloomberg Terminal montre que 75 % des répondants s’attendent à ce que les États-Unis évitent une récession technique d’ici la fin de l’année prochaine. Entre-temps, les opérateurs ont augmenté leur mise sur les baisses de taux en anticipant 70 points de base pour le reste de l’année, alors que la Fed prévoit 50 points de base. 

Dans son communiqué, la Fed précise entre autres que l’inflation est sur la bonne trajectoire, mais qu’elle reste un peu élevée. Elle est davantage convaincue de voir l’inflation se diriger durablement vers la cible de 2 %, tout en notant l’équilibre des risques par rapport à ses objectifs. L’orientation générale demeure toutefois la même : la Fed surveillera attentivement les données et les conditions économiques tout en visant le plein emploi et une inflation à 2 %. 

Alors, qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs? Les marchés ont bien accueilli la nouvelle, et nous sommes d’avis qu’il s’agit d’un bon moment pour réévaluer l’exposition au risque. Nous croyons toujours au potentiel à long terme des actions, mais l’écart des rendements attendus entre les actions et les obligations se rétrécit. La différence existe toujours, mais elle n’est plus ce qu’elle était. Si la récompense pour avoir pris des risques n’est plus si alléchante, il ne faut pas trop s’en mettre sur les épaules. 

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