La saison des résultats démarre en force malgré la nervosité sur le plan commercial
Nvidia et AMD ont été autorisées à reprendre les livraisons de certaines puces pour l’intelligence artificielle (IA) vers la Chine pour lesquelles elles s’attendent à recevoir les licences. Il s’agit d’un revirement de situation majeur. À peine deux mois plus tôt, le chef de la direction de Nvidia, Jensen Huang, déclarait aux investisseurs que le marché chinois, qui représente 50 milliards de dollars, était fermé aux entreprises américaines. Maintenant que le gouvernement a annoncé qu’il allait accorder les licences d’exportation pour les puces H20, le marché chinois est à nouveau accessible. Ce changement de politique a été essentiellement perçu comme un geste de bonne volonté de l’administration Trump, au moment où les pourparlers avec Beijing s’intensifient. Ainsi, Nvidia a non seulement repris le terrain perdu, mais a pulvérisé toutes les attentes. La semaine dernière, sa capitalisation boursière a franchi pour la première fois le cap des 4 000 milliards de dollars à la clôture de la séance, surpassant Apple et Microsoft. Pour avoir un ordre de grandeur, la valeur de Nvidia est maintenant plus élevée que celle d’Alphabet et Meta, ou d’Amazon, Walmart et Costco, une fois combinées. À mesure que la course à l’IA prend de l’expansion à l’échelle mondiale, le message est clair : les États-Unis veulent la gagner et sont prêts à vendre les outils pour y arriver.
Les marchés ont été ébranlés par les informations qui ont émergé selon lesquelles le président Trump cherchait à renvoyer le président de la Réserve fédérale américaine (la Fed), Jerome Powell. Les actions ont décroché, mais se sont redressées lorsque M. Trump a nié toute tentative à cet effet en se gardant toutefois de dissiper complètement le doute. Pendant ce temps, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à dévoiler leurs bénéfices, donnant un solide coup d’envoi à la période des résultats. JPMorgan, Goldman Sachs et Bank of America ont toutes déclaré des bénéfices trimestriels supérieurs aux attentes, grâce à leur chiffre d’affaires qui s’est révélé meilleur que l’on aurait pu le craindre. La résilience des bénéfices contribue à soutenir les marchés, même lorsque le risque associé à la politique refait surface dans les manchettes. Même les données économiques se sont avérées positives. Aux États-Unis, les ventes au détail ont été vigoureuses dans la plupart des catégories. De plus, les demandes de prestation de chômage ont reculé pour une cinquième semaine de suite et ont atteint un plancher qui n’avait pas été observé depuis avril. Prises ensemble, ces données renforcent l’idée selon laquelle la consommation se maintient et le marché de l’emploi reste solide.
Au Canada, l’indice des prix à la consommation (IPC) s’est établi en juin en plein dans la fourchette cible de la banque centrale, à 1,9 %, mais le portrait sur 12 mois sera moins reluisant pour la deuxième moitié de l’année. Puisque le taux d’inflation a diminué l’année dernière, même une légère hausse mensuelle est susceptible de faire remonter l’inflation à près de 3 %. Le marché de l’emploi demeure solide et le dollar canadien tient bon, de sorte que la Banque du Canada (BdC) ne s’empressera pas de réduire les taux d’intérêt à nouveau en juillet. À notre avis, les investisseurs devraient s’attendre à ce que les taux des obligations gouvernementales grimpent quelque peu et à ce que la valeur du huard se maintienne.
Plus de 30 % des entreprises de l’indice S&P 500 dévoileront leurs bénéfices au cours des deux prochaines semaines. Ces résultats pourraient être d’autant plus importants à mesure que l’on approche de la date butoir du 1er août qui a été fixée pour l’entrée en vigueur des droits de douane, ce qui pourrait raviver les tensions commerciales.
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