Les taux et les offres d’achat concurrentes ont occupé le devant de la scène
La Banque du Canada (BdC) a annoncé exactement ce que le marché attendait et fait savoir qu’elle optait pour la patience. Le gouverneur de la BdC, Tiff Macklem, a déclaré que le taux du financement à un jour était maintenu à 2,25 %, après deux baisses consécutives, ce qui illustre clairement la nouvelle approche « attentiste ».
Le changement de ton à l’égard de l’économie depuis la dernière annonce vient étayer ce changement d’approche. Contre toute attente, le marché du travail s’est illustré avec une forte hausse pour la troisième fois, grâce à la création de plus de 180 000 emplois depuis septembre et à la baisse du taux de chômage qui s’est établi à 6,5 %. Pour le troisième trimestre, le produit intérieur brut a augmenté de 2,6 % en rythme annualisé, et l’inflation a ralenti à 2,2 %. Le risque de récession, qui faisait l’objet de nombreuses suppositions plus tôt cette année, s’est estompé. L’économie semble se montrer résiliente et le message de la BdC en témoigne.
Les rumeurs entendues sur le marché quant à d’éventuelles augmentations de taux en 2026 sont prématurées. Le taux directeur de 2,25 % correspond au taux neutre. Les attentes en matière d’inflation sont ancrées. Les risques concernent davantage les droits de douane, les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement et la renégociation de l’ACEUM (l’Accord Canada–États-Unis–Mexique sur le commerce) qu’une surchauffe. La situation appelle à la patience et non à une augmentation des taux.
La différence par rapport à ce qui est attendu aux États-Unis est énorme. Sur les marchés américains, trois baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) sont anticipées l’année prochaine, tandis que les marchés des contrats à terme canadiens laissent présager des hausses de taux. La situation est bien différente. Au Canada, le taux directeur est au niveau approprié et la BdC suit une approche attentiste.
La Fed a décrété une troisième baisse de taux consécutive, abaissant le taux des fonds fédéraux pour le porter dans une fourchette de 3,5 à 3,75 %. La décision a été partagée et a fait l’objet de dissensions notables de part et d’autre. Le message qui a été envoyé est qu’il faut s’attendre à des baisses moins nombreuses et plus lentes, et c’est pourquoi la décision de baisser les taux a été perçue comme étant restrictive (une baisse visant à relancer un marché de l’emploi qui manque de tonus tout en montrant une hésitation quant à d’autres réductions). Cela n’a pas empêché les actions de grimper, notamment l’indice Dow Jones qui a progressé de 400 points, les investisseurs ayant interprété la décision comme un signal de détente.
L’inflation demeure tenace, et la Fed s’attend à voir l’inflation au-dessus de 2 % jusqu’en 2028. Malgré l’absence de données réelles en raison de la récente fermeture du gouvernement fédéral, la Fed s’est tout de même montrée à l’aise d’annoncer une réduction des taux.
La décision la plus intéressante a été celle de reprendre les achats de titres du Trésor. De fait, la Fed a commencé à acheter 40 milliards $ de bons du Trésor et prévoit de maintenir un volume élevé d’achats pendant plusieurs mois. Il ne s’agit pas ici de relancer le programme d’assouplissement quantitatif (une mesure qui vise à injecter de l’argent dans l’économie pour lui donner un coup de pouce), mais plutôt d’alléger les pressions sur les marchés du financement. La nouvelle a été bien reçue par les marchés, compte tenu de l’incertitude qui plane autour de la nomination du prochain président de la Fed.
Paramount Skydance a déposé une offre hostile entièrement en espèces pour acheter Warner Bros. Discovery, après avoir perdu face à Netflix qui proposait d’acquérir le studio et les services de diffusion en continu. L’offre au comptant a été bien accueillie par les marchés. La transaction soulève de réelles questions à l’égard de la concurrence dans le secteur de la diffusion en continu, surtout compte tenu des capitaux mondiaux en jeu et de l’examen réglementaire auquel elle sera soumise. De plus, elle illustre la valeur associée à la rareté du contenu de première qualité. Quiconque réussira à consolider ces actifs disposera d’un pouvoir de tarification plus important en 2026.
Les données sur les ventes au détail sont attendues la semaine prochaine. Si les dépenses de consommation se maintiennent, cela pourrait allumer l’étincelle qui lancerait le célèbre rallye boursier qui clôt souvent l’année. Les données laissent croire que ce serait le cas, mais nous le saurons bientôt.
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