Résultats impressionnants de la part de Nvidia, recul de l’inflation, forte progression de l’emploi
La dynamique autour de l’IA a refait surface, après avoir disparu une bonne partie du mois dernier, portée par les résultats bien supérieurs aux attentes affichés par Nvidia. Le positionnement avait été prudent avant l’annonce de ces résultats et la réaction haussière a donc été instantanée. L’action de Nvidia s’est envolée, entraînant dans son sillage l’ensemble de l’écosystème IA. Les titres des semi-conducteurs, les « Sept Magnifiques » et même les récents retardataires ont rebondi, ne serait-ce que temporairement. Ces résultats ne permettent pas de résoudre la question sur la circularité de l’IA — le secteur crée-t-il une réelle croissance ou ne fait-il qu’alimenter une bulle? — mais ils repositionnent la discussion. L’opinion du chef de la direction de Nvidia, Jensen Huang, concernant l’économie de l’IA oriente de nouveau le sentiment, du moins jusqu’à ce que l’attention se porte à nouveau sur les données macroéconomiques et la Réserve fédérale américaine (la Fed). En dépit d’une récente faiblesse, Carson Block, célèbre vendeur à découvert, prévient qu’il demeure périlleux de parier contre les véritables leaders de l’IA, même si les acteurs périphériques à l’IA, plus fragiles, semblent vulnérables.
L’inflation au Canada s’est établie exactement à un niveau conforme à nos modélisations, soit 2,2 %. Les mesures fondamentales ont été légèrement plus faibles, procurant à la Banque du Canada (BdC) une certaine marge pour d’éventuelles nouvelles baisses de taux, mais il ne s’agit pas pour autant d’une victoire. L’inflation globale devrait revenir vers les 3 % d’ici janvier, portée exclusivement par des effets de base (l’impact des données sur l’inflation de 2024). Les données mensuelles stables de l’an dernier sortiront de la comparaison, et même de modestes hausses suffiront désormais à faire grimper les chiffres sur an. C’est temporaire, mais plus élevé. La tendance de fond reste orientée vers la stabilité dans la cible de la BdC, d’ici la fin du premier trimestre. Bien que la croissance ralentisse et que l’inflation s’établisse à des niveaux proches de 2 %, nous estimons qu’il reste de la marge pour une nouvelle baisse du taux directeur de la BdC en mars, même si les marchés hésitent à l’intégrer.
Les données sur l’emploi aux États-Unis, publiées avec retard, font état de 119 000 nouveaux emplois, résultat supérieur à l’ensemble des prévisions. Ces données s’accompagnent d’une nouvelle série de révisions à la baisse, tendance qui s’est maintenue tout au long de l’année. La répartition des emplois a été hétérogène. La santé, les services alimentaires et l’aide sociale ont continué d’ajouter de nouveaux emplois. Le transport et l’entreposage ont enregistré des pertes d’emplois. L’emploi fédéral a poursuivi sa baisse. Malgré la vigueur globale, le taux de chômage a augmenté à 4,4 %, son niveau le plus élevé en quatre ans. La croissance des salaires s’est affaiblie et le taux de participation a une fois de plus progressé. Les marchés se sont orientés vers une probabilité accrue de baisse des taux par la Fed, la tension entre des embauches solides et la progression du chômage devenant difficile à ignorer.
La période de publication des résultats étant maintenant révolue, les données macroéconomiques reprennent les devants de la scène. Reste à savoir où nous mèneront ces données macroéconomiques. Nous pourrions le savoir la semaine prochaine.
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