La résilience chez l’enfant : se servir des épreuves pour se donner de l’élan

Il n’y a pas à dire : nos enfants n’ont pas eu la vie facile ces dernières années. Même si nous aimons bien croire à leur résilience innée, ne pourrions-nous pas les aider à gérer non seulement les menus facteurs de stress de tous les jours, mais aussi les grands défis de la vie?

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Absolument, affirme Stella Dentakos, psychologue clinique au Hospital for Sick Children. Elle a défini quelques stratégies simples avec lesquelles les parents et les soignants peuvent stimuler la résilience des enfants.

Qu’entend-on par la résilience de l’enfant?

La résilience est souvent décrite comme l’aptitude d’une personne à récupérer des difficultés qu’elle a subies. Si vous faites la recherche sur Google, vous tomberez sans doute sur une définition qui se rapproche plus ou moins de « la capacité à surmonter les chocs traumatiques ». Ce n’est pas faux, mais ce qui me déplaît dans cette définition, c’est le retour à l’état initial qu’implique la notion de récupération.

Il est sous-entendu que le sujet parvient en quelque sorte à ressortir inchangé de l’autre côté du tunnel après avoir traversé une épreuve. En toute franchise, il n’est pas réaliste de s’imaginer que nos difficultés ne changent pas quelque chose en nous.

Comment définir alors la résilience?

Au cœur de la résilience se trouve l’aptitude à tirer des enseignements des épreuves subies, qui les rendront plus faciles à gérer à l’avenir. L’un des mécanismes qui font acquérir de la résilience à l’enfant est de buter contre une difficulté, d’encaisser le choc et d’apprendre à le gérer, puis de s’en servir comme d’un tremplin pour reprendre sa route. C’est pourquoi il vaut mieux encourager l’enfant à ne pas craindre les épreuves, mais à s’en servir pour se donner de l’élan.

Comment cela se passe-t-il concrètement?

Il faut nommer et valider les émotions que ressent l’enfant, l’aider à équilibrer l’incertitude par la certitude, et l’encourager à demander de l’aide quand il se sent désemparé.

Identification et validation des émotions : Quand un enfant arrive en pleurant parce qu’il s’est fait mal ou qu’il est en colère, le réflexe naturel est de chercher à soigner le mal. Faire disparaître le gros bobo. C’est parfois la chose à faire – mais pas nécessairement.

L’enfant doit apprendre qu’aucune émotion n’est dangereuse – même celles qui sont désagréables. Il doit savoir qu’il est normal de ressentir une émotion déplaisante, et qu’elle passe toujours avec le temps. Les émotions peuvent être inconfortables. La capacité à tolérer la tristesse ou la colère, à comprendre qu’elle n’a pas à durer éternellement et qu’il faut tôt ou tard la laisser derrière soi, est une compétence clé à acquérir dans la vie.

Les parents peuvent aider l’enfant à y parvenir en nommant et en validant ses sentiments. Ce peut être aussi simple que de dire « parce que » au lieu de « mais ».

Supposons que votre enfant vous dit qu’il se sent triste ou en colère. Instinctivement, vous répondez « je comprends que tu te sentes triste, mais tu verras, ça passera ». Ou encore, « je sais que tu es fâché, mais c’est pas grave, ça va passer ».

Essayez plutôt de répondre comme ceci : « Je sais que tu te sens triste parce que c’était une chose vraiment insultante à te dire ». Ou, « je sais que tu es fâché parce que tu avais tellement hâte ». Par ce procédé, vous nommez l’émotion qu’il ressent et vous confirmez sa validité.

S’il s’agit d’un enfant en bas âge, le plus important est de donner un nom à l’émotion. Vous pourriez lui dire : « Tu es fâché parce que tu voulais vraiment jouer avec ce jouet ». Vous l’aidez à faire le lien avec ce qu’il ressent et à reconnaître ce qui a causé ce sentiment. Quand il arrive en âge de connaître le nom des sentiments, c’est la validation qui compte le plus.

Balancer l’incertitude avec la certitude : Si la pandémie nous a appris quelque chose, c’est le poids de l’imprévisibilité et de l’incertitude dans la vie quotidienne. Quand les projets les plus solides tombent à l’eau, les enfants se posent des questions. Parfois, faute de réponse satisfaisante, les parents sont réticents à accabler leurs enfants d’un excès d’information pénible.

L’une des solutions consiste à balancer l’incertitude avec une certitude. Par exemple, si votre famille traverse une période éprouvante, votre enfant pourrait vous demander : « quand est-ce que ça va finir? » Ou encore : « ça va être comme ça pour toujours? »

Vous pourriez ignorer vous-même quand cette source d’anxiété disparaîtra. Vous pourriez répondre : « Je ne sais pas quand ça finira. Mais je sais que si on reste ensemble, on passera au travers. »

De cette façon, vous conservez ouverture et honnêteté tout en compensant l’incertitude de votre réponse par la certitude d’un fait tangible. Et c’est généralement bien accepté par les enfants.

Encourager les enfants à demander de l’aide : On se fait l’image d’une personne résiliente comme de quelqu’un qui sait gérer toutes les situations sans aide extérieure. Selon moi, c’est un mythe dont il faut se débarrasser : ce n’est pas parce qu’on est résilient qu’on doit lutter seul. Je ne crois pas que nous ayons intérêt à apprendre à nos enfants qu’ils doivent toujours se débrouiller tout seuls.

Quand un enfant a du mal à s’en sortir, quand ses émotions l’empêchent d’interagir avec sa famille et ses amis ou d’aller à l’école, il faut lui faire comprendre qu’il peut en parler, qu’il peut demander de l’aide. Mon rêve est que davantage d’enfants comprennent que demander de l’aide, c’est la résilience en action.

L’idéal serait que nos enfants comprennent que le fait de se confier à un parent, un professeur ou un professionnel de la santé mentale revient à faire preuve de résilience. Je veux banaliser ce comportement parce que trop d’enfants et d’adolescents chez qui j’interviens me disent : « Je n’y arrivais pas tout seul. J’ai échoué, et c’est pourquoi je suis ici. »

Healthy Kids posent leurs questions sur la santé aux experts de SickKids. Consultez toujours un professionnel de la santé quand vous avez des problèmes précis. Torstar est un partenariat de collecte de fonds et de sensibilisation avec la fondation SickKids, qui a aidé à réunir 1,5 milliard de dollars pour financer de nouveaux établissements.

Ressources utiles
KidsHelpPhone.ca
AboutKidsHealth.ca
AnxietyCanada.com

 

Traduction d’un article de Sarah Moore publié dans le The Toronto Star, dont la diffusion a été autorisée par Licensed Content Marketplace d’Industry Dive.  Pour toute question sur les droits de reproduction, écrire à legal@industrydive.com.

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