La paralysie budgétaire se termine, Burry radie son fonds et Disney vacille
Au terme de 43 jours et de 14 votes s’étant soldés par un échec, les activités du gouvernement fédéral américain ont enfin repris. Des élus démocrates ont fait dissension à la toute dernière minute pour se joindre aux républicains et voter en faveur du financement qui permettra au gouvernement de rester en marche jusqu’au 30 janvier. Les fonctionnaires fédéraux reprennent donc le travail, ayant obtenu la garantie qu’ils recevront leur salaire et qu’ils conserveront pour le moment leur emploi. Les marchés ont bondi à l’issue du vote, mais l’envolée a été de courte durée, car les investisseurs n’ont pas tardé à profiter de la nouvelle pour vendre leurs titres et prendre des profits.
Encore mieux, la publication des données économiques reprendra après une interruption de six semaines. Le rapport sur l’emploi de septembre devrait être le premier à voir le jour, car il était presque terminé avant la fermeture du gouvernement. Les données d’octobre soulèveront plus de questions et risquent de fausser les comparaisons d’une année à l’autre pour de nombreux mois en 2026. Sur le plan politique, la stratégie des démocrates consistant à se servir de la paralysie budgétaire comme levier de négociation avec le président Trump a été un fiasco. L’aile modérée du parti a milité en faveur d’une réouverture afin de mettre fin aux retards de distribution de l’aide alimentaire du programme SNAP, aux perturbations du trafic aérien et aux arriérés de l’appareil fédéral. On sait déjà quand le prochain affrontement aura lieu, car l’accord sur le financement durera 79 jours. On peut donc s’attendre à une autre paralysie budgétaire au début de l’année prochaine. Du côté des marchés, on s’attend à ce que la réouverture du gouvernement améliore la liquidité à mesure que le solde du compte général du Trésor (le principal compte courant du gouvernement américain) diminuera et que la publication des données reprendra. La situation macroéconomique se précisera bientôt.
Michael Burry, l’investisseur devenu célèbre avec le film « The Big Short » pour avoir parié sur l’effondrement du marché américain de l’immobilier en 2008, a radié son fonds spéculatif Scion Asset Management la semaine dernière. Maintenant que le fonds est fermé, il n’est plus tenu de communiquer de renseignements à la Securities and Exchange Commission. Le fonds Scion n’était pas énorme, avec un actif sous gestion d’environ 155 millions $, mais les positions de M. Burry ont toujours eu un effet retentissant. Récemment, il a souvent critiqué la frénésie entourant l’intelligence artificielle. Il soutient que les fournisseurs de services infonuagiques à très grande échelle allongent les périodes d’amortissement afin d’atténuer le coût exorbitant des infrastructures, une stratégie qui fait gonfler les bénéfices des grandes entreprises technologiques. Ses déclarations trouvent un écho auprès des vendeurs à découvert, qui ont été pénalisés par le marché au cours des dernières années en raison de leur pessimisme.
L’action de Disney a lâché plus de 8 % après la publication de revenus décevants et l’annonce que les résultats du prochain trimestre pâtiront des importants coûts de production cinématographique. Ses revenus du quatrième trimestre ont glissé pour atteindre 22,46 milliards $. L’entreprise a révélé un bénéfice par action (1,11 $) plus généreux que prévu, mais sa division du divertissement a reculé de près de 6 %, tandis que son revenu d’exploitation a chuté de 35 %. Ses parcs ont tenu le coup, mais ceux aux États-Unis ont enregistré une baisse de fréquentation. Ici, ce ne sont pas tant les résultats qui sont intéressants, mais bien la forte réaction des marchés à la publication de données le moindrement négatives. Les entreprises affichent des résultats supérieurs aux prévisions la plupart du temps, mais elles n’ont pas droit à l’erreur.
Une seule chose retient maintenant l’attention : la publication des résultats de Nvidia la semaine prochaine. Il s’agit sans aucun doute des résultats trimestriels les plus attendus.
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