Bénéfices ou énergie : qu’est-ce qui anime les marchés?
Les actions continuent de battre record après record et les bénéfices du troisième trimestre devraient bientôt captiver l’attention. Près de 70 % des entreprises publieront leurs résultats d’ici la fin du mois, mais comme d’habitude, tous les yeux seront tournés vers les Sept Magnifiques (Alphabet/Google, Amazon, Apple, Meta/Facebook, Microsoft, Nvidia et Tesla). Cette fois-ci, les attentes seront modestes. On constate généralement que la croissance ralentit, que les marges se resserrent et que les droits de douane commenceront à se faire sentir. Pourtant, la plupart des analystes sont d’avis que les géants de la techno surpasseront encore une fois les prévisions. Le consensus penche pour une croissance des bénéfices d’environ 6 % pour l’indice S&P 500, tandis que les Sept Magnifiques se dirigeraient vers un gain de 14 %. C’est moins que durant la première moitié de l’année, mais tout de même assez pour satisfaire les investisseurs.
La grande question, c’est de savoir si les dépenses en IA suffiront pour maintenir le rythme. Les fournisseurs de services infonuagiques à très grande échelle continuent d’injecter des sommes massives en infrastructures, avec une hausse de 75 % sur 12 mois, mais on s’attend à un certain ralentissement au cours des prochains trimestres.
Les marchés de change se réorientent discrètement. Le yen continue de chuter, et aucun rebond n’est à l’horizon. Au Japon, le nouveau gouvernement se montrerait plus dépensier, et comme la politique de faibles taux d’intérêt n’est pas près d’être abandonnée, la porte demeure ouverte au portage de devises (opération par laquelle on emprunte dans une devise à faible taux pour réinvestir dans des instruments libellés dans d’autres devises qui procurent des taux plus élevés).
L’euro ne se porte guère mieux. Les tensions politiques en France, les données décevantes en Allemagne et le recul de l’optimisme détournent les investisseurs des placements de croissance à long terme. Pris ensemble, le yen et l’euro constituent la moitié de l’indice du dollar, et leur trajectoire laisse entrevoir la même issue : une hausse du dollar américain.
Entre-temps, certains membres de la Réserve fédérale américaine se montrent moins accommodants sur les baisses de taux, ce qui donne un appui supplémentaire au dollar. Ajoutez à cela la paralysie budgétaire qui limite la publication de données sur l’économie américaine, et l’on se retrouve avec des opérateurs peu motivés à vendre leurs dollars.
Le pétrole a grimpé cette semaine étant donné que les pays de l’OPEP+ (l’organisation représentant les pays exportateurs de pétrole au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi que la Russie et d’autres petits pays exportateurs) se sont abstenus d’augmenter leur production le mois prochain. Aux États-Unis, les données officielles montrent une hausse des stocks de brut, mais une baisse des stocks d’essence, ce qui maintient les prix.
À court terme, les opérateurs misent sur une demande suffisante pour absorber l’offre. Le bras de fer se poursuit entre ceux qui s’attendent à une suroffre et ceux qui voient la production se stabiliser.
La saison des bénéfices commence la semaine prochaine et sera agrémentée de nouvelles données sur l’inflation. Tout cela devrait faire bouger les choses et peut-être nous réserver quelques surprises.
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