Deux baisses de taux au menu
La Banque du Canada (BdC) a abaissé son taux du financement à un jour de 25 points de base (un quart de point de pourcentage), une décision télégraphiée depuis longtemps vu la léthargie de la croissance et de la création d’emplois. Ce changement de ton s’explique par le fait que la BdC ne met plus l’inflation au-dessus de tout. Étant donné que les droits de douane ont entamé le produit intérieur brut (PIB) du deuxième trimestre et que l’emploi ralentit, la politique s’est décidément recentrée sur l’économie. Dans sa déclaration, la BdC reconnaissait les risques, mais se gardait de promettre d’autres baisses, le raisonnement étant que l’indice des prix à la consommation (un indicateur clé de l’inflation) remonterait au-delà des 2 % plus tard cette année, un autre signe de la persistance de l’inflation de base. Le marché escompte une autre baisse d’ici la fin de janvier 2026, mais tout peut changer rapidement.
Après neuf mois de pause, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a fini par réduire son taux de 25 points de base, ce qui place le taux des fonds fédéraux à un jour dans une fourchette comprise entre 4 et 4,25 %. Les estimations tablent maintenant sur un assouplissement supplémentaire de 50 points de base (soit un demi-point de pourcentage) d’ici la fin de l’année et des réductions graduelles jusqu’à 2027. Une seule voix dissidente s’est exprimée, celle du gouverneur fraîchement nommé Stephen Miran, qui préconisait une baisse de 50 points de base. Ce qui rend cette baisse inhabituelle, c’est le contexte. La Fed se montre plus accommodante même si elle revoit à la hausse ses prévisions de croissance et reconnaît que l’inflation est persistante. On prévoit toujours que l’inflation ne reviendra à sa cible qu’en 2028. Quant aux marchés, ils attendent pas moins de quatre baisses d’ici l’été 2026. Si ces prévisions se concrétisent et que l’inflation demeure aux niveaux actuels, c’est de bon augure pour les actions et l’or. En conclusion, la Fed réduit enfin son taux, mais la portée de l’assouplissement reste à voir.
Les actions d’Intel ont explosé à l’annonce par Nvidia d’un investissement de 5 G$ à raison de 23,28 $ par action, assorti d’un partenariat de grande envergure. Cette entente prévoit l’intégration de l’interconnexion NVLink de Nvidia à l’unité centrale (CPU) x86 d’Intel, ce qui procurera des plateformes unifiées pour les centres de données et les PC. Cette annonce intervient quelques semaines seulement après l’achat par le gouvernement américain d’une participation de 10 % dans Intel. Jensen Huang, président et chef de la direction de Nvidia, a parlé d’une collaboration « historique », tandis que le chef de la direction d’Intel, Lip-Bu Tan, a fait valoir la fusion de la puissance des CPU et des unités de traitement graphique. Le marché a applaudi en donnant à Intel sa plus forte hausse jamais vue en une seule journée. On s’attend à ce que le président Trump présente ce développement comme une preuve de ses talents de négociateur, surtout que la participation gouvernementale dans Intel s’est déjà nettement appréciée.
La semaine prochaine, nous nous pencherons sur les chiffres du PIB (produit intérieur brut) au Canada et aux États-Unis, qui devraient nous en dire davantage sur l’état de l’économie.
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