Google a évité une scission forcée, tandis que Kraft Heinz s'est scindée
La longue saga antitrust de Google a donné lieu à un premier vrai résultat, et les investisseurs ont aimé ce qu'ils ont vu. Un juge fédéral a interdit à l'entreprise de conclure des contrats exclusifs pour Search, Chrome, Assistant et Gemini, mais n'est pas allé jusqu'à forcer une scission. Il n'y aura pas de nouvelle entreprise Android, pas de vente de Chrome et pas d'interdiction générale des paiements par défaut dans le navigateur.
L'entreprise devra partager plus de données avec ses concurrents, mais c'est un fardeau beaucoup plus léger que ce que beaucoup craignaient. L’action d'Alphabet (la société mère de Google) a bondi de plus de 6 % dans le cadre des opérations qui ont eu lieu après la fermeture des marchés, un signe que le marché s’attendait à quelque chose de pire.
Ce n'est toutefois pas la fin des problèmes juridiques de Google. Une affaire distincte concernant ses activités de technologie publicitaire sera entendue en septembre. Pour l’instant, cependant, l’indice Nasdaq a bénéficié d’un rebond de soulagement, les investisseurs pariant sur le fait que les accusations selon lesquelles Google serait un monopole ne se traduiront pas par une scission forcée de sitôt.
Les enquêtes menées en août ont brossé un tableau confus de l'industrie américaine. L'indice des directeurs d'achat (PMI) de S&P Global a bondi à 53,0, son niveau le plus élevé en plus de trois ans, tandis que l'indice des directeurs d'achat de l'Institute for Supply Management (ISM) s'est amélioré mais est resté en territoire de contraction à 48,7. Les deux suggèrent que les usines ont connu des améliorations après un mois de juillet anémique, mais les détails sous-jacents racontent deux histoires différentes. Les données de S&P indiquaient une augmentation des commandes et des nouvelles embauches, avec une production en plein essor jusqu'à la fin de l'été. Les chiffres de l'ISM, par contre, montraient des prix en baisse et un marché de l’emploi qui accuse toujours un retard. Le point commun était l'inquiétude concernant les tarifs douaniers : les directeurs ont signalé qu'ils augmentaient leurs stocks et payaient plus pour les intrants, beaucoup d'entre eux répercutant déjà ces coûts plus élevés sur les clients. La question de l'inflation reste ainsi en suspens. Si les craintes concernant l'approvisionnement et les tarifs douaniers font augmenter les coûts, l'indice des prix à la consommation (IPC) en ressentira les effets. Si les marges absorbent la pression, le consommateur pourrait être épargné. Dans tous les cas, le secteur manufacturier devrait stimuler la croissance à court terme, même si le contexte inflationniste obscurcit le chemin à venir.
Kraft Heinz a mis fin à sa mégafusion, annonçant qu'elle se scindera en deux sociétés ouvertes d'ici 2026. La nouvelle société « Global Taste Elevation Co. » abritera les marques à plus forte croissance, comme le ketchup Heinz et le fromage à la crème Philadelphia. Cette division génère environ 15 milliards de dollars en ventes annuelles, la plupart provenant des sauces et des assaisonnements, avec une bonne présence dans les marchés émergents et les services alimentaires.
Le portefeuille d'épicerie à croissance plus lente, qui comprend des marques telles qu'Oscar Mayer, Kraft Singles et Lunchables, formera la société « North American Grocery Co. » et devrait générer des rentrées de fonds stables. La scission a été présentée comme un moyen de simplifier les activités et de libérer des ressources pour des stratégies de croissance plus pointues. Le conseil d’administration a approuvé une scission à l’abri de l’impôt, les dividendes étant préservés et les deux entreprises visant des bilans de qualité supérieure.
Cette décision découle du fait que l’action de Kraft Heinz stagne près des creux observés durant la pandémie de COVID-19 (en baisse de près de 40 % depuis le milieu de 2021). Au cours d'une semaine qui s'est révélée assez mouvementée dans le monde de la grande alimentation, Nestlé a licencié son chef de la direction et PepsiCo a accueilli un nouvel investisseur activiste, soit Elliott Management.
Les données sur l’emploi ayant été publiées, ce sont maintenant les chiffres sur l'inflation qui sont attendus, et le marché tient pleinement compte d’une réduction de taux d'un quart de point de pourcentage (25 points de base) en septembre. Les négociateurs continueront de débattre de la question de savoir si le président de la Réserve fédérale américaine, M. Powell, s'en tiendra à une réduction standard ou optera pour une baisse plus audacieuse, mais les chances qu'au moins une forme de réduction se produise ce mois-ci semblent désormais bonnes.
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