La semaine sur les marchés –
12 avril 2024

Les banques centrales à l’avant-scène

• La Banque du Canada a maintenu son taux à 5 %.
• La hausse inattendue de l’inflation aux États-Unis a modifié les attentes concernant les réductions de taux par la Réserve fédérale américaine.
• La Banque centrale européenne a maintenu ses taux à un niveau élevé et reste ainsi fidèle à son approche restrictive, malgré les spéculations du marché.

La Banque du Canada (BdC) a décidé de maintenir ses taux d’intérêt pour la sixième réunion consécutive, mais elle a aussi laissé entendre qu’elle se rapprochait d’une réduction des taux. Elle a repris l’argument de la Réserve fédérale américaine (la Fed), en disant qu’il faut des preuves plus solides que l’inflation est maîtrisée avant de passer à l’action. Elle a laissé le taux de référence à un jour à 5 %, ce qui n’a pas vraiment surpris les personnes attentives aux prévisions du marché. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, s’est exprimé en ces termes : « Nous voyons ce que nous devons voir, mais nous devons le voir plus longtemps pour être sûrs que les progrès vers la stabilité des prix seront durables. » Les économistes ont désormais les yeux rivés sur la prochaine réunion de la Banque du Canada, qui se tiendra le 5 juin, et prévoient que la banque pourrait être prête à réduire ses taux à ce moment-là. Plus des deux tiers des opérateurs sont prêts à parier sur une réduction de 25 points de base. Et d’ici juillet, ils anticipent même deux baisses. L’évolution de l’inflation au Canada commence à être différente de celle des États-Unis, où l’on a observé des hausses inattendues de l’inflation en janvier et en février.

En ce qui concerne les États-Unis, après cinq mois consécutifs de hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC), tout le monde pensait qu’il y aurait un léger ralentissement en mars, d’une augmentation de 0,4 % en glissement mensuel à une augmentation de 0,3 %. Mais cela ne s’est pas produit. L’inflation a plutôt augmenté de 0,4 % sur un mois, ce qui représente la plus forte hausse depuis août 2023 et porte le taux annuel à 3,5 %. Les principaux responsables? Les coûts du logement et de l’essence, qui représentent ensemble plus de la moitié de l’augmentation mensuelle de tous les postes. Ces nouvelles sur l’inflation ont poussé la courbe des taux à son état le plus inversé depuis décembre 2023. Par conséquent, les attentes du marché concernant les réductions de taux de la Fed – et les dates auxquelles ces réductions pourraient avoir lieu – ont radicalement changé au cours des trois dernières semaines. Alors que l’on s’attendait à trois baisses, il n’y en a plus qu’une seule sur la table, avec une probabilité de 50 % pour une deuxième. Et une baisse en juin est totalement exclue.

Après l’annonce de l’IPC américain, qui a considérablement modifié les attentes à l’égard des politiques de la Fed, tous les regards étaient tournés vers la Banque centrale européenne (BCE). Mais il n’y a pas eu de surprise. La BCE a décidé de maintenir ses taux à des niveaux record pour la cinquième réunion consécutive. Elle a toutefois ajouté une précision à sa déclaration : « Les futures décisions du Conseil des gouverneurs feront en sorte que ses taux directeurs restent fixés à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi longtemps que nécessaire. » Compte tenu de l’évolution spectaculaire des attentes à l’égard de la Fed, les gens étaient curieux de voir si la BCE signalerait que c’est en juin qu’elle commencerait à réduire ses taux. Mais il s’agissait d’un non-événement, l’attention restant concentrée sur les prochaines actions de la BCE.

Écoutez le balado de cette semaine pour d’autres réflexions.