Les tensions commerciales ravivées font oublier les bonnes nouvelles sur l’inflation
En atteignant 7 % en mai, le taux de chômage au Canada est à son plus haut niveau depuis 2016, exception faite de la pandémie. Seulement 8 800 emplois ont été ajoutés le mois dernier, ce qui est nettement insuffisant vu la croissance de la population. La plupart des gains provenaient de l’embauche à temps plein dans le secteur privé, tandis que le secteur public reculait et que des industries clés comme la fabrication et le transport continuaient de perdre des emplois.
Les régions dépendantes des échanges commerciaux, comme le sud de l’Ontario, subissent les contrecoups des droits de douane américains. La Banque du Canada (BdC) a maintenu son taux à 2,75 % la semaine dernière, mais la trajectoire du chômage sera difficile à ignorer à l’avenir.
L’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis, plus faible que prévu, a déclenché une remontée généralisée. Les actions ont ainsi pu revenir en territoire légèrement positif, malgré les pronostics. Par ailleurs, les taux sur les titres du Trésor à 10 ans ont chuté de cinq points de base (soit 0,05 %), le dollar s’est affaibli et l’or a grimpé. Les opérateurs ont rapidement recommencé à escompter deux baisses de taux complètes de la part de la Réserve fédérale américaine (la Fed).
Les marchés étaient à l’affût de tout indice selon lequel la Fed baisserait bientôt ses taux. Tout mouvement en deçà de 0,25 % était considéré comme un feu vert pour les investisseurs qui étaient optimistes quant à la performance du marché obligataire; or, la baisse des taux des titres du Trésor laisse entrevoir des baisses de taux à la Fed. Mais si l’IPC a revigoré les marchés, la bonne humeur n’a pas duré…
En effet, le président des États-Unis, Donald Trump, a ravivé les tensions commerciales en déclarant son intention d’imposer unilatéralement de nouveaux droits de douane dans quelques semaines. Les tensions au Moyen-Orient se sont également exacerbées, ce qui a provoqué une envolée des prix du pétrole.
Les participants au marché s’inquiètent de plus en plus, non seulement des droits de douane en tant que tels, mais aussi de leur évolution incertaine. Pour le moment, ils semblent réticents à prendre plus de risques avant l’arrivée des données sur le deuxième trimestre. Ils ont l’impression que ces droits de douane finiront par transparaître dans les chiffres de croissance.
La semaine prochaine, l’événement à surveiller est la décision de la Fed sur les taux. En ce moment, les marchés intègrent une très faible probabilité de réduction. Le discours que prononcera le président de la Fed, Jerome Powell, après la décision, sera d’autant plus important.
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