La semaine sur les marchés – 6 juin 2025

Tarifs, taux et commerce : les marchés interprètent des signaux contrastés

  • La Banque du Canada a maintenu son taux à 2,75 %, pendant que les tarifs revenaient sur le devant de la scène.
  • La Banque centrale européenne a réduit ses taux comme prévu, mais les marchés l’ont sentie plus prudente.
  • Les importations américaines se sont effondrées une fois la frénésie prétarifaire passée, ce qui a résorbé le déficit commercial et pavé la voie à un rebond du PIB au T2.

Les marchés n’ont pas été surpris de voir le gouverneur Tiff Macklem et la Banque du Canada (BdC) maintenir le taux directeur à 2,75 %. Cependant, le contexte entourant la décision était tout sauf tranquille. La veille de l’annonce, le président des États-Unis, Donald Trump, a fait passer les droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens à 50 % et ainsi ravivé les tensions commerciales au moment même où des négociations semblaient s’engager. Sans surprise, le communiqué de la BdC s’est appuyé largement sur l’incertitude mondiale, en notant le « va-et-vient incessant de l’administration américaine sur les tarifs » et le paysage commercial qui se retrouve plongé dans le brouillard.

Malgré tout, l’économie canadienne a assez bien résisté. Le produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre a légèrement dépassé les attentes à 2,2 %, grâce à des accumulations de stocks et des exportations préventives. Cela étant, les spécialistes de la BdC s’attendent à un net affaiblissement au deuxième trimestre avec le déstockage et une demande intérieure finale qui demeure atone. L’inflation a chuté à 1,7 %, en grande partie grâce à la suppression de la taxe sur le carbone, mais l’inflation sous-jacente a de nouveau remonté à 2,3 % hormis les taxes, et serait même plus élevée sur les indicateurs de base.

En fin de compte, M. Macklem ne voit pas d’urgence à réduire le taux d’intérêt, n’en déplaise au consommateur.

La Banque centrale européenne (BCE) a procédé à une réduction largement attendue de 25 points de base (un quart de point de pourcentage). Il s’agissait bien de sa huitième réduction de taux de suite, mais la teneur de son message en a pris certains au dépourvu. Même si elle a nettement revu à la baisse ses prévisions d’inflation pour 2026 (de 1,9 % à 1,6 %), la BCE ne semblait pas pressée de se montrer plus accommodante. La croissance des salaires reste élevée (bien qu’elle ralentisse), et les décideurs ont noté que la volatilité du marché due aux frayeurs commerciales d’avril s’est déjà apaisée.

La BCE a rappelé qu’elle suivait une approche réunion par réunion et a souligné que des « conditions de financement plus favorables » et des marchés du travail robustes soutenaient la croissance.

Que faut-il en retenir? La BCE a peut-être accordé une réduction, mais elle ne laisse pas la porte grande ouverte. Les marchés surveilleront de près les données sur les salaires et le contexte commercial avant d’intégrer un assouplissement supplémentaire.

Dans ce qui peut être décrit comme le contrecoup de la frénésie prétarifaire, les importations américaines se sont effondrées en avril, affichant la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée. Le déficit commercial a diminué de 55 % d’un mois à l’autre pour atteindre 61,6 G$, soit le plus bas niveau depuis 2023. Les importations ont chuté de 16,3 %, tandis que les exportations ont augmenté de 3 %, ce qui signifie que le commerce aura un effet démultiplicateur sur le produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, après avoir produit l’effet inverse au premier trimestre.

Les importations en provenance de la Chine ont chuté à leur niveau le plus bas depuis mars 2020, et les expéditions de biens de consommation ont chuté de 33 G$. Le Canada n’a pas non plus été épargné : ses chiffres d’exportation ont subi la pire chute depuis 2008 (si l’on exclut la période pandémique).

Bien qu’il s’agisse d’un phénomène post-tarifaire typique (acheter en masse avant l’échéance, puis tout arrêter), il est révélateur sur le plan macroéconomique. Étant donné que les stocks sont déjà constitués et que les importations repartent à la baisse, tout est en place pour un rebond du PIB aux États-Unis au deuxième trimestre, et certains prévoient une croissance de 3 % en rythme annualisé.

La semaine prochaine, nous aurons de nouveaux chiffres sur l’inflation aux États-Unis. Cela devrait nous donner des indices intéressants sur la prochaine décision de la Fed.

Écoutez notre balado le plus récent pour d’autres réflexions.

Valeur des titres à la clôture hebdomadaire des marchés – Semaine terminée le 6 juin 2025

(À 16 h HE*)

INDICES BOURSIERS Niveau Variation 1 semaine DDA 1 an 5 ans
      CAD CAD CAD CAD
S&P/TSX 26 411,76 262,61 1,00 % 6,81 % 18,82 % 10,75 %
S&P 500 6 003,52 95,41 1,42 % -2,80 % 12,37 % 13,91 %
DJIA 42 762,87 492,80 0,97 % -4,29 % 10,19 % 9,99 %
NASDAQ 19 529,95 416,18 1,98 % -3,70 % 13,95 % 15,22 %
FTSE 100 8 837,91 65,53 0,99 % 11,36 % 13,07 % 8,24 %
CAC 40 7 804,87 52,98 0,85 % 10,85 % 1,79 % 9,11 %
DAX 24 304,46 306,98 1,45 % 27,97 % 36,63 % 14,27 %
SXXP 553,64 4,97 1,08 % 14,33 % 10,65 % 8,72 %
Nikkei 37 741,61 -223,49 -1,41 % -2,18 % 5,00 % 4,97 %
Hang Seng 23 792,54 502,77 1,88 % 11,82 % 28,39 % -0,65 %
DEVISES CAD Variation 1 semaine DDA 1 an 5 ans
USD 1,3697 -0,0026 -0,19 % -4,78 % 0,20 % 0,41 %
Euro 1,5609 0,0026 0,17 % 4,83 % 4,86 % 0,59 %
Yen 0,0095 -0,0001 -0,83 % 3,40 % 7,68 % -5,04 %
BONS DU TRÉSOR CANADIENS Taux Variation PRODUITS DE BASE USD Variation
3 mois 2,65 0,01 Pétrole 64,63 $ 3,86 $
5 ans 2,96 0,16 Or 3 312,13 $ 16,89 $
10 ans 3,34 0,14 Gaz naturel 3,78 $ 0,33 $
TAUX PRÉFÉRENTIEL CANADIEN
4,95 %
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