La semaine sur les marchés –
3 mai 2024

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Mauvaise macro, bonne micro, Fed accommodante 

 

  • La Réserve fédérale des États-Unis maintient ses taux, mais réduit le resserrement quantitatif, une décision bien accueillie par les marchés.
  • L’indice manufacturier ISM enregistre une baisse décevante.
  • La saison des bénéfices est presque terminée et 80 % des entreprises dépassent les attentes en matière de bénéfices.

La Réserve fédérale américaine (la Fed) a décidé de maintenir les taux d’intérêt dans la fourchette de 5,25-5,50 %, une décision largement anticipée. Parallèlement à cette décision, la Fed a également confirmé une réduction du rythme de ses efforts de resserrement quantitatif (RQ). Plus précisément, le communiqué de la Fed réitère que l’économie continue de croître à un rythme soutenu, soulignant la vigueur continue de la création d’emplois et les faibles niveaux de chômage. Essentiellement le même message qui nous a été servi à maintes reprises.

Cette approche de la Fed a été perçue comme plutôt accommodante, particulièrement au regard de sa décision de réduire le RQ mensuel de 60 milliards $ US à 25 milliards $ US. Cette position est devenue plus évidente lors de la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell, qui a indiqué qu’une hausse des taux d’intérêt était peu probable à court terme. L’accent serait plutôt mis sur le maintien de l’orientation actuelle de la politique pendant une période prolongée. M. Powell a exprimé quelques réserves concernant les données récentes sur l’inflation, notant qu’elles ne correspondaient pas entièrement à l’objectif de la Fed de revenir à un taux d’inflation de 2 %. Toutefois, il a maintenu sa conviction que les politiques actuelles étaient suffisamment restrictives pour atteindre cet objectif à terme.

Le commentaire de M. Powell a également signalé un changement stratégique dans l’approche de la Fed, en équilibrant les préoccupations entre les taux de chômage et l’inflation de manière plus égale dans les décisions futures. Si un resserrement de la politique monétaire s’avérait nécessaire, il impliquerait probablement une prolongation de la durée des taux d’intérêt actuels plutôt que des hausses de taux additionnelles. La réduction du bilan se poursuivra, mais le processus pourrait être plus modéré et s’étendre sur une période plus longue par rapport aux prévisions antérieures.

Dans d’autres nouvelles économiques, l’indice ISM manufacturier a indiqué une diminution de l’activité manufacturière, tombant de 50,3 points à 49,2 points en avril, sans atteindre les 50,0 prévus. Cette baisse s’est accompagnée d’une forte augmentation de l’indicateur d’inflation, alors que l’indice des prix payés a grimpé à 60,9 points, dépassant les attentes et les chiffres des mois précédents. Le rapport a mis en évidence une forte pression à la hausse sur les prix, attribuable en grande partie à l’augmentation des coûts des produits de base.

La composante « emploi » du rapport ISM a connu une légère amélioration, même si elle reste en deçà du seuil de croissance. Ce mélange d’inflation galopante et d’indice global en baisse contribue à renforcer les craintes de stagflation, en particulier à la suite du récent rapport sur le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis. Le rapport de l’ISM indique en outre que si la demande s’est ralentie, la production globale reste positive et les facteurs de production sont favorables, ce qui suggère une certaine résilience des activités manufacturières.

Dans ce contexte économique, il est important de noter que l’aspect microéconomique se porte bien. Les entreprises ont affiché une croissance impressionnante de leurs bénéfices : parmi les 373 entreprises américaines qui ont publié leurs résultats à ce jour, 80 % ont dépassé les attentes. Des sociétés comme Google et Microsoft ont non seulement surpassé les attentes en matière de bénéfices, mais elles ont également contribué à un sentiment plus large de stabilité du marché. Depuis les creux du marché en octobre 2022, la croissance constante des bénéfices de ces sociétés est un indicateur solide d’une hausse potentielle des prix des actifs. Historiquement, de telles conjonctures ont réduit la probabilité de corrections significatives du marché dépassant les 10 %, les corrections plus faibles étant souvent considérées comme des occasions d’achat plutôt que des signes d’un repli plus profond du marché. Pour en savoir davantage sur ce sujet, ne manquez pas d’écouter le balado de cette semaine.

Valeur des titres à la clôture hebdomadaire des marchés – Semaine terminée le 3 mai 2024

(à 16 h HE*)

INDICES BOURSIERS
NiveauVariation1 semaineDDA1 an5 ans
   CADCADCADCAD
S&P/TSX21 938,59-27,15-0,12 %4,67 %7,78 %5,87 %
S&P 5005 129,1125,990,62 %10,95 %25,99 %12,16 %
DJIA38 675,68436,551,25 %5,92 %16,31 %8,27 %
FTSE 1008 213,4973,661,41 %7,94 %5,83 %1,56 %
CAC 407 957,57-130,67-0,92 %6,18 %5,09 %7,04 %
DAX18 001,60-159,41-0,18 %8,17 %11,30 %7,28 %
Nikkei38 236,07301,314,20 %8,80 %16,13 %4,93 %
Hang Seng18 475,92824,775,00 %11,84 %-5,28 %-8,86 %
DEVISES
CADVariation
1 semaineDDA1 an5 ans
USD1,36810,00150,11 %3,22 %0,48 %0,39 %
Euro1,47260,01030,70 %0,65 %-2,22 %-0,41 %
Yen0,00890,00033,38 %-4,78 %-11,44 %-5,83 %
BONS DU TRÉSOR CANADIENSTauxVariationPRODUITS DE BASEUSDVariation
3 mois4,920,00Pétrole78,04 $-5,61 $
5 ans3,68-0,19Or2 301,61 $-38,39 $
10 ans3,65-0,18Gaz naturel2,15 $0,54 $
TAUX PRÉFÉRENTIEL CANADIEN
7,20 %