La semaine sur les marchés –
6 septembre 2024

Désinversion de la courbe des taux : que faut-il en déduire?

• La courbe des taux s’est enfin désinversée. À quoi faut-il s’attendre?
• Selon le rapport JOLTS, le marché de l’emploi ralentit aux États-Unis. La Fed réduira-t-elle les taux de 50 points de base?
• Au Canada, nous avons eu une baisse de 25 points cette semaine.

Au bout de 26 mois, la courbe des taux s’est enfin désinversée, mettant fin à la plus longue inversion observée depuis 50 ans. Cet événement a déclenché un débat parmi les spécialistes de la finance. Plusieurs estiment que, en raison des réserves excédentaires et des changements survenus sur les marchés monétaires, la courbe des taux a perdu sa pertinence en tant qu’indicateur de récession. Toutefois, la prudence est de mise, si l’on en croit les données historiques. Une récession s’amorce généralement après la pentification de la courbe de taux et non au moment où l’inversion est maximale. En fait, les quatre dernières récessions ont commencé après que la courbe des taux est devenue positive. Cela dit, les rendements des marchés ont varié après la désinversion de la courbe des taux. Depuis 1966, le rendement médian enregistré un an après une désinversion de la courbe est de 9 %.

Pour juillet, l’enquête sur les offres d’emploi et les mouvements de main-d’œuvre aux États-Unis (connue sous le nom de « rapport JOLTS ») a révélé que 7,673 millions d’emplois ont été créés, alors que l’estimation révisée en juin était de 7,91 millions et que les prévisions tablaient sur 8,1 millions. Ce résultat, inférieur aux prévisions de tous les analystes, semble indiquer un ralentissement du marché de l’emploi en juillet. Plusieurs analystes en ont déduit que la Réserve fédérale américaine réduirait les taux de 50 points de base (un demi-point de pourcentage) lors de sa prochaine réunion. Les marchés monétaires ont déjà intégré une baisse de 36 points de base (0,36 point de pourcentage) pour septembre, c’est-à-dire une probabilité de 44 % de voir une réduction de 50 points de base. Toutefois, le rapport sur l’emploi aux États-Unis, qui sera publié aujourd’hui, sera crucial pour déterminer l’ampleur de la réduction de taux.

Cette semaine, au Canada, les taux d’intérêt ont été réduits de 25 points de base, soit 0,25 point de pourcentage. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a indiqué que d’autres baisses de taux sont probables, car les décideurs doivent composer avec le ralentissement économique et l’inflation persistante dans les secteurs du logement et des services. M. Macklem a également précisé que les données sur l’inflation pourraient être initialement décevantes, en fin d’année. Comme celles de l’an dernier, très inhabituelles, ne seront plus utilisées pour les comparaisons sur 1 an, les chiffres brosseront un tableau plus sombre que la réalité. Si la Fed venait à réduire ses taux de 50 points de base, la situation serait très favorable à la Banque du Canada, car elle aurait plus de latitude pour accélérer les réductions de taux sans risquer de plomber la valeur du dollar canadien.

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